La bataille de Paris qui s’est déroulée le 30 mars 1814 a opposé l’armée française aux forces européennes alliées contre l’Empire de Napoléon. La défaite française marque la fin des opérations militaires de la Campagne de France et conduit à la première abdication de Napoléon puis la Restauration des Bourbons.
Depuis octobre 1813, la Sixième Coalition tente d’envahir la France. Elle est composée entre autres de l’Empire russe, du Royaume de Prusse, de l’Empire d’Autriche, du Royaume-Uni, du Royaume de Suède et de plusieurs états allemands de la Confédération du Rhin.
La France, quant à elle, est soutenue par le Duché de Varsovie, le Royaume de Westphalie, le Royaume d’Italie ou encore celui de Naples mais également le Danemark.
Durant six mois de batailles, Napoléon Ier a déjà remporté plusieurs victoires. Mais l’arrivée des alliés dans Paris s’annonce imminente…
Les coalisés n’ont qu’un seul objectif : entrer dans Paris au plus tôt. Ils ont pour cela deux méthodes : forcer les portes de la ville et prendre la ville d’assaut, ou alors battre l’armée française en dehors des remparts puis bloquer les portes afin d’obtenir la reddition de la capitale. Les souverains coalisés, pour des raisons politiques, choisissent la deuxième option, tout en n’écartant pas la première si nécessaire.
La bataille de Paris dure toute la journée du 30 mars, et se déroule sur la rive droite de la Seine, du bois de Vincennes au bois de Boulogne.
L’Empereur des Français avait demandé à ses Maréchaux de tenir les routes de Paris pendant que lui effectuait sa marche rapide vers l’est pour rassembler les troupes des places fortes. Paris et ses alentours sera l’enclume devant résister aux coalisés, pendant que lui sera le marteau revenant sur les arrières ennemis. Hélas la stratégie était trop belle ; les coalisés fonçaient sur la capitale de l’Empire.
39 000 hommes vont défendre la capitale contre 100 000 coalisés. Malgré cette infériorité numérique, les coalisés sont d’abord repoussés partout. En plusieurs points – à Pantin, à Romainville, sur la rive droite du canal de l’Ourcq – les Français ont même progressé. Mais dans la plaine autour de Paris les bataillons ennemis arrivent de plus en plus nombreux.
A 14h ce 30 mars 1814, la Garde prussienne prend l’offensive à Pantin et les bataillons français se replient sur Belleville. Les élèves de Polytechnique, malgré la fraicheur de leur formation d’artillerie, défendent alors la barrière du Trône avec vingt-huit canons. Canonnés par l’artillerie prussienne, chargés par la cavalerie russe et par les uhlans, ces Jeunes gens montrent un courage qui sera récompensé par de nombreuses décorations. Le drapeau de l’École porte d’ailleurs, pour seul fait d’armes : « Défense de Paris, 1814 ».
Face à 130 000 coalisés, les Français ne sont guère plus de 33 000. Pendant de longues heures, le Maréchal Marmont va lutter à un contre trois. Les troupes coalisées s’avancent jusque sous les murs de Paris et vers 17-18 heures, Marmont demande et obtient un armistice pour évacuer la capitale. La bataille de Paris a coûté 6 000 hommes aux forces françaises et environ 18 000 aux troupes coalisées.
Au soir de la bataille, vers 18 h, Marmont et Mortier signent ensemble avec les représentants alliés un armistice mais le champ reste libre aux armées coalisées de traiter la ville de Paris comme bon leur semble.
À deux heures du matin ce 31 mars 1814, la capitulation est signée par Marmont.
Napoléon apprend la nouvelle de la capitulation et arrête sa progression vers Paris pour s’établir au château de Fontainebleau.
L’empereur espère négocier son abdication en faveur de son fils, le roi de Rome, âgé de 4 ans. Mais le Sénat ne reconnaît plus Napoléon comme empereur et proclame sa déchéance le 1er avril, et les coalisés souhaitent le rétablissement de la dynastie des Bourbon. Le 11 avril, Napoléon est contraint de signer une abdication sans pouvoir imposer ses conditions.