80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale : la Russie rend hommage au sacrifice de l’Armée rouge

9 mai 2025 — Moscou. Tandis que la France et une grande partie de l’Europe ont célébré, le 8 mai, les 80 ans de la capitulation de l’Allemagne nazie, la Russie marque ce 9 mai le « Jour de la Victoire ». Une date profondément ancrée dans la mémoire collective russe, symbole de la fin de la Seconde Guerre mondiale sur le front européen, et du prix exorbitant payé par l’Union soviétique dans la lutte contre le nazisme.

Malgré le lourd héritage du pacte germano-soviétique de 1939 — un accord cynique entre deux régimes totalitaires qui permit l’invasion conjointe de la Pologne et l’allumage du brasier européen — l’histoire ne saurait être résumée à ses seules heures sombres. Dès l’attaque de l’Allemagne contre l’URSS en juin 1941, l’Union soviétique se lança dans une guerre totale contre l’envahisseur nazi.

Le Front de l’Est devint alors le théâtre des affrontements les plus sanglants du conflit mondial. De la bataille de Stalingrad à celle de Koursk, en passant par le siège de Leningrad, l’Armée rouge repoussa, au prix de pertes humaines colossales, la machine de guerre allemande. On estime que plus de 26 millions de citoyens soviétiques, dont près de 9 millions de soldats, perdirent la vie durant le conflit. Ces chiffres vertigineux rappellent que sans l’engagement massif et acharné de l’Union soviétique, la victoire des Alliés en 1945 aurait été bien plus incertaine.

En ce jour de commémoration, des cortèges ont défilé à travers la Russie, rassemblant vétérans, familles endeuillées et jeunes générations. À Moscou, sur la place Rouge, une cérémonie solennelle s’est tenue en présence des plus hautes autorités du pays. Le souvenir des sacrifices passés y a été honoré avec ferveur, dans un climat toutefois teinté par les tensions diplomatiques contemporaines.

Il importe, dans ce contexte, de rappeler que l’histoire ne peut ni ne doit être instrumentalisée. Les différends actuels entre la Russie et l’Europe ne doivent pas faire oublier l’alliance de circonstance mais décisive entre l’Est et l’Ouest durant les années noires. L’amitié franco-russe, ancrée dans des siècles d’échanges culturels, intellectuels et parfois militaires, s’est aussi nourrie de cette mémoire partagée.

En ce 80e anniversaire, n’oublions pas que l’Armée rouge, aux côtés des forces alliées, a joué un rôle fondamental dans la défaite du nazisme. Au-delà des rivalités géopolitiques actuelles, c’est une dette de reconnaissance que l’Histoire nous impose de ne jamais renier.

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