Les 10 et 11 décembre 1848 (puisqu’à l’époque les scrutins étaient ouverts sur deux jours1) résonnent comme l’instant où Louis-Napoléon Bonaparte est élu premier président de la République française, marquant ainsi le début d’une ère nouvelle pour la nation. L’atmosphère novatrice de ces journées résonne encore aujourd’hui comme le symbole d’un moment charnière, porteur de promesses et d’espérances pour un avenir radieux.
Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l’illustre Empereur des Français, a su captiver l’imagination du peuple par sa vision novatrice et son engagement envers le bien-être de la nation. Sa victoire écrasante aux premières élections présidentielles de l’histoire du pays a été saluée avec une ferveur populaire sans précédent, témoignant de l’aspiration collective à un charisme fort et éclairé.
Seulement 23 219 bulletins sont déclarés blancs, nuls ou inconstitutionnels, soit 0,3 % des suffrages exprimés. Louis-Napoléon rassemble sur le territoire français – Algérie non incluse -un total de 5 534 520 voix, soit 74,30 % des suffrages exprimés. Cavaignac est distancé de 4 millions de suffrages en arrivant second avec 1 448 302 voix (soit 19,50 % des suffrages exprimés).
Dès le début de son mandat, le président de la République a affiché une détermination inébranlable à promouvoir l’ordre, le progrès et l’unité nationale. Son gouvernement a été le fer de lance de grandes avancées politiques, économiques et sociales, laissant une empreinte indélébile sur la France du XIXe siècle.
Le bonapartisme est indissociable d’un réformisme populaire […] un progrès indissociable de l’ordre et du respect affiché des valeurs conservatrices. Dès les premiers temps de son mandat, Louis-Napoléon souhaite être un président proche du peuple […] il distribue 7 000 francs de sa cassette personnelle en charités […] lors de ses voyages en province, [il] laisse toujours aux autorités locales des sommes d’argent à distribuer aux pauvres […] lors de la création de la Société des cités ouvrières, qui souhaite développer l’habitat ouvrier et collectif, le président remet 50 000 francs à cette dernière afin de soutenir son action […] Il faudra pourtant attendre l’Empire pour que la loi du 9 juin 1853 fonde notre système de retraite.
L’une des réalisations les plus marquantes de Louis-Napoléon Bonaparte comme président de la République française a été la mise en place de réformes économiques audacieuses. Il a œuvré pour stimuler l’industrialisation du pays, favorisant ainsi la croissance économique et la création d’emplois. Ces mesures ont contribué à l’amélioration des conditions de vie pour de nombreux citoyens, élevant la France vers de nouveaux sommets de prospérité.
Sur le front politique, Louis-Napoléon Bonaparte a cherché à instaurer une stabilité durable en consolidant les institutions républicaines. Sa vision pragmatique et sa capacité à rassembler ont permis de surmonter les divisions partisanes, jetant les bases d’une France unie et forte. Le président a œuvré pour renforcer la démocratie tout en préservant l’ordre public, instaurant ainsi un équilibre essentiel pour la stabilité de la nation.
En matière sociale, Louis-Napoléon Bonaparte s’est également distingué par sa préoccupation sincère pour le bien-être des classes laborieuses. Des réformes significatives dans le domaine de l’éducation et de la santé ont été entreprises, visant à offrir des opportunités équitables à tous les citoyens, indépendamment de leur origine sociale. Ces mesures ont contribué à réduire les inégalités et à renforcer le tissu social de la nation.
Louis-Napoléon Bonaparte a su, enfin, allier la force de caractère héritée de son oncle à une vision progressiste, créant ainsi une dynamique politique propice à l’épanouissement de la France. Son charisme éclairé et sa capacité à anticiper les besoins de la nation ont fait de lui un président exceptionnel, ouvrant la voie à une ère de prospérité et de renouveau.
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Nous pouvons ainsi l’affirmer, l’élection de Louis-Napoléon Bonaparte le 10 décembre 1848 a marqué le début d’une ère de transformation active pour la France. Son mandat présidentiel a été le théâtre de réalisations significatives, propulsant la nation vers un avenir meilleur. Ainsi, la première élection d’un président élu par le peuple demeure un moment phare de l’histoire française, célébrant un homme visionnaire qui a su guider la nation vers de nouveaux horizons.
Sans souscrire naïvement aux serments répétés de Louis-Napoléon qui ne l’empêche pas de les trahir le 2 décembre 1851, il ne semble pas opportun de souscrire à l’excès inverse tendant à ne voir que pur cynisme dans toutes les déclarations d’un chef d’État qui jure le cœur sur la main de respecter les institutions dont il souhaiterait en réalité le renversement brutal. Que Louis-Napoléon ait souhaité la modification des institutions est une évidence puisque la Constitution de 1848 ne correspond nullement à ses opinions institutionnelles. Mais y parvenir par la force n’était qu’une option, conditionnée au déploiement d’un discours qui justifie cette trahison au nom d’une fidélité supérieure. La présidence de la République de Louis-Napoléon Bonaparte est non seulement l’histoire d’une stratégie politique aux chemins et détours complexes mais aussi l’histoire d’un homme peut-être capable de trahir ses serments mais non les principes fondamentaux de la pensée politique qu’il développe depuis deux décennies, et qui – durant trois ans – invente et incarne une fonction républicaine pour laquelle n’existe d’autres précédents que ceux des rois.
1Ce que nous rappelle Maxime MICHELET dans son ouvrage remarquable intitulé « L’invention de la Présidence de la République » aux éditions Passés/Composés. Toutes les citations de cet article concerne cet auteur et cet ouvrage.
L’image de couverture est celle de l’ouvrage précité.