Le samedi 5 mai 1821 à 17h49 s’éteignait à Longwood House sur l’île de Sainte-Hélène, Napoléon Ier, Empereur des Français.
Alité depuis le 17 mars, Napoléon Bonaparte est atteint de douleurs atroces à l’estomac. Il accepte de moins en moins les aliments, les vomissements réguliers l’affaiblissent de jour en jour.
Il a fait placer en face de son lit le buste de son fils, sur lequel il a constamment les yeux fixés. Le 3 mai, les symptômes deviennent plus alarmants.
Durant la nuit du 4 au 5 mai, Napoléon est dans un état comateux. À peine conscient, il semble qu’il prononce les mots « tête… armée… ».
Dès le matin, ses compagnons se réunissent à son chevet, se doutant bien que cette journée-là sera la dernière. L’Empereur des Français s’éteint dans la douleur, à cinquante et un ans, huit mois, vingt jours.
Le lendemain, le gouverneur de l’île sir Hudson Lowe vient en personne avec son état-major et le commissaire français, le marquis de Montchenu, constater officiellement le décès du « général Bonaparte ». En sortant de Longwood, il déclare à son entourage : « Hé bien, Messieurs, c’était le plus grand ennemi de l’Angleterre et le mien aussi ; mais je lui pardonne tout. À la mort d’un si grand homme, on ne doit éprouver qu’une profonde douleur et de profonds regrets. »
L’Empereur des Français a laissé une trace majeure dans l’histoire de France. En un peu plus de 10 ans au pouvoir, et après avoir remis l’Ordre tant en France après dix années de Révolution qui s’orientait de plus en plus vers l’anarchie, et une probable restauration de la Monarchie, qu’en Europe de par ses victoires militaires qui furent souvent suivies de traités. L’organisation de son système n’avait d’autre but que de finir les guerres continentales, au profit de la prépondérance française sur le continent. En ce sens, à l’instar des hommes d’Etat de tous les temps, Napoléon avait bien compris que la paix n’est pas un idéal que l’on appelle de ses vœux, mais le résultat de rapports de force et de négociations qui s’inscrivent dans un texte. La paix est un combat et non seulement un objectif moral.
Napoléon Bonaparte a instauré bien des fondements de notre société d’aujourd’hui :
Il est en effet l’auteur de plusieurs réformes. En qualité de premier Consul, il centralise l’administration et met à la tête de chaque département des préfets. Il crée en 1800, la Banque de France, la légion d’honneur deux ans plus tard et le franc germinal en 1803 qui gardera sa valeur jusqu’en 1814. Il rédige le Code civil en 1804 qui simplifie l’application des lois car ces dernières étaient différentes selon les contrées françaises, mais également en abolissant l’ordre féodale, prônant la liberté individuelle et la laïcisation de la société.
Couronné Empereur des Français en 1804, Napoléon Ier vit les choses en grand pour la France et fit construire l’Arc de Triomphe, le palais Brogniart, la rue de Rivoli, le canal de l’Ourcq…
“Ma vraie gloire n’est pas d’avoir gagné quarante batailles ; Waterloo effacera le souvenir de tant de victoires. Ce que rien n’effacera, ce qui vivra éternellement, c’est mon code civil !”, souffle-t-il à Montholon.
A l’exception du fait que Waterloo n’a pas effacé les gloires napoléoniennes, l’Empereur des Français ne pensait pas si bien concernant le Code civil des Français : Il a servi de modèle à plusieurs pays. En Europe, la Belgique, les Pays Bas, l’Espagne et le Portugal s’en inspirent. Aux Etats Unis, l’Etat de Louisiane utilisa le Code Napoléon comme source de base de son propre code. Au XIXème siècle, le Code inspira de nombreux pays : la Grèce, la Bolivie, l’Egypte.
En 1960, plus de 70 états différents ont modelé leurs propres lois sur le Code Civil.
Napoléon Bonaparte demeure encore aujourd’hui, le personnage historique préféré des Français.