Le 6 juin 1944, à l’aube, étalée sur un front de 35 km, une flotte de 4266 navires de transport et 722 navires de guerre transportant pas moins de 130 000 hommes, Britanniques, américains ou Canadiens, pour la plupart sans oublier les 177 Français du commando Kieffer, s’approchent des côtes normandes dont le pays est occupé par les Nazis. Plus de 10 000 avions protègent le convoi.
Baptisée du nom de code Overlord (« suzerain » en français), cette opération aéronavale demeure la plus gigantesque de l’Histoire, remarquable autant par les qualités humaines de ses participants que par les prouesses en matière d’organisation logistique et d’innovation industrielle et technique. Elle était attendue depuis plus d’une année par tous les Européens qui, sur le continent, luttaient contre l’occupation nazie.
C’est le point de départ de la reconquête de la France occupée.
Le débarquement marque à la fois l’aboutissement d’un projet militaire et le début de la bataille de Normandie, pendant laquelle les Alliés vont progressivement reprendre le Nord et l’Ouest de la France aux forces de l’Axe.
Le débarquement proprement dit prend le nom de code d’opération Neptune, tandis que le plan de reconquête du Nord de la France est baptisé opération Overlord.
Au Printemps 1944 l’Allemagne sait que les Alliés cherchent à créer un nouveau front au nord de la France, non loin des côtes anglaises. Hitler fait installer d’importantes défenses sur toute la côte. Il concentre le gros du dispositif sur le Pas-de-Calais, qui lui semble le point d’entrée le plus probable. Depuis l’Angleterre, les Alliés observent ces défenses et choisissent de déporter l’offensive plus à l’ouest : le débarquement vise finalement les plages de Normandie.
Initialement fixé au 1er puis au 5 juin, le coup d’envoi est décalé d’une journée en raison des conditions météorologiques : le temps est capricieux, avec du vent, une houle marquée et une mauvaise visibilité qui compromet à la fois l’effort des forces navales et l’offensive aérienne.
Le 5 juin, enfin, le service météo d’Eisenhower lui promet une accalmie de 36 heures et il décide d’engager sans délai l’opération Overlord.
Dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, les parachutistes des bataillons SAS français engagés volontaires dans les Forces françaises libres du général de Gaulle, ont joué un rôle essentiel pendant le Débarquement.
Les SAS sont les premiers parachutés de l’opération Overlord avec pour objectif de retarder l’arrivée des renforts ennemis sur le front de Normandie. Largués à Plumelec, près du moulin de la Grée, ils sont rapidement repérés par les Allemands. Le caporal Emile Bouétard est le premier tué au combat.
Le 1er régiment parachutistes d’infanterie de marine (1er RPIMa) est aujourd’hui l’héritier de ces SAS français de la seconde guerre mondiale.
Le 6 juin 1944 peu après 6 heures du matin, La première vague du débarquement de cette opération Neptune, phase d’assaut de l’opération Overlord est lancée. 50 000 soldats américains s’élancent à l’assaut de plages dont le nom restera un hommage à l’attaque : Utah Beach et Omaha Beach. Quelques dizaines de minutes plus tard, 70 000 soldats britanniques et canadiens se jettent sur les plages de Gold Beach, Juno Beach et Sword Beach.
L’assaut est particulièrement violent, notamment à Omaha Beach où les défenses allemandes ont résisté aux bombardements. De nombreuses embarcations sont détruites ou coulées avant même d’avoir touché terre par les canons allemand, tandis que les mitrailleuses déciment les rangs des premiers soldats qui s’avancent sur le sable.
Ce 6 juin 1944, ce sont aussi 177 soldats français qui débarquent avec la première vague d’assaut sur Sword Beach, à Colleville Montgomery. Leur objectif est de reprendre le Casino d’Ouistreham, transformé en véritable forteresse par les Allemands, et de rejoindre les troupes de la 6e division aéroportée à Bénouville. Dirigés par Philippe Kieffer, ces hommes seront les seuls soldats français à débarquer en France le Jour J.
Au fil de la journée, les Alliés parviennent toutefois à éliminer les défenses allemandes. L’objectif numéro un consiste alors à sécuriser les lieux, pour que la deuxième vague de barges et de navires de transport puisse débarquer troupes et matériels en toute sécurité.
Au soir du 6 juin, environ 156 000 hommes avaient pris pied sur le sol normand : 17 000 parachutés, 56 000 débarqués sur Utah Beach et Omaha Beach et 83 000 débarqués sur le secteur anglo-canadien.
Les Américains déplorent 3 400 tués et disparus, les Britanniques 3 000, les Canadiens 335 et les Allemands 4 000 à 9 000. Les trois cinquièmes des pertes alliées se sont produites sur la plage Omaha. Mais, au total, elles s’avèrent beaucoup moins importantes que prévu.
Les bombardements des villes normandes et des nœuds de communication ont par ailleurs causé la mort de 2500 civils.
Sur les 177 commandos français qui débarquèrent le 6 juin 1944, 10 furent tués le jour même puis 10 lors des jours suivants. Seuls 24 hommes terminèrent la campagne de Normandie sans avoir été blessés, après 78 jours de déploiement alors qu’ils ne devaient initialement combattre que 3 ou 4 jours.
La fraternité d’armes a permis d’unir les efforts de toutes les forces présentes et notamment alliées pour libérer la France occupée.
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